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photos: Jean-François Hellio - Nicolas Van Ingen


Voici une analyse du projet tel qu'il était.
On est jamais à l'abri d'une nouvelle tentative d'un promoteur quelques mois plus tard.




LE PROJET EOLIEN ET LES RISQUES POUR LE VIVANT, EN PARTICULIER OISEAUX ET CHAUVES-SOURIS

Les éoliennes installées dans un milieu naturel ont un effet intrusif, répulsif et de stress sur l’ensemble de la faune sauvage, et elles impactent de la même façon les animaux d’élevage (bovins, ovins, volailles…) :

- gigantisme et rotation des pales,

- infrasons émis par les rotors, perçus par les animaux (comme par les humains),

- ombres portées intermittentes des pales,

- pollution lumineuse des flashes de signalisation.

Pour les oiseaux et les chauves-souris, il est reconnu par tous que les éoliennes présentent en plus un risque mortel en raison de la vitesse de rotation des pales, dans la zone de leurs déplacements (200 km/h en bout de pales, entre 50 et 150 m de haut ou plus).

Ce risque est particulièrement important quand il y a beaucoup d’oiseaux et encore plus néfaste quand il touche des espèces protégées. (Onze d'entre elles font partie de la liste rouge des oiseaux nicheurs menacés de Champagne-Ardenne)

Le site de Turny/ Neuvy-Sautour/Sormery/Lasson est fréquenté par beaucoup d’oiseaux et de chauves-souris :

  • Des oiseaux nicheurs qui gîtent dans l’immense forêt d’Othe sur le plateau, et en contrebas, dans la vallée humide, les haies et les bois, et qui traversent la plaine pour aller de l’un à l’autre, à la recherche de nourriture et d’eau.

Forêt d’Othe : 23 000 ha de feuillus, ZNIEFF 2 (Zone Naturelle d’Intérêt Floristique et Faunistique = " grand ensemble naturel riche et peu modifié, offrant des potentialités biologiques importantes  ").


  • Des rapaces qui chassent en planant au-dessus de la plaine céréalière et qui sont attirés par les proies qui tombent au pied des éoliennes : ils sont réputés pour être l’espèce la plus touchée par les éoliennes. 14 espèces de rapaces sont recensées en Forêt d’Othe. Les rapaces, se nourrissant de rongeurs, sont utiles à l’homme. Ce sont des espèces protégées, en recul au niveau national. (voir la vidéo: une collision avec les pales)

photo: Michel Robert

  • Des chauves-souris qui gîtent dans la forêt ou les zones humides : à la recherche de nourriture, elles sont attirées par la profusion d’insectes autour des rotors chauds et des éclairages des éoliennes. Les pales arrivent trop vite pour qu’elles les évitent. Elles sont victimes de collisions et d’hémorragies provoquées par les variations brusques de pression au passage des pales (“ barotraumatisme ”).

Les chauves-souris sont une espèce très utile à l’homme par l’énorme quantité d’insectes dont elles se nourrissent. Cette espèce protégée est en forte régression.


photo: Jean-François Hellio - Nicolas Van Ingen


photo: Jean-Paul Leau

  • Des migrateurs : la plaine de Lasson à Turny est située dans le principal couloir de migration des grues cendrées, oiseau emblématique de notre région. Ce couloir de migration traverse la France du NE au SO. C’est dans l’Aube et l’Yonne qu’il est le plus étroit. Il est emprunté deux fois par an par des dizaines de milliers de grues cendrées et d’autres oiseaux : alouettes, courlis de terre, loriots jaunes, pluviers dorés, pinsons du Nord, vanneaux huppés…)

Ce même axe est également un couloir majeur de migration des chauves-souris.

Les migrateurs ont déjà une tâche épuisante : les éoliennes, en plein milieu du couloir qu’ils connaissent, représentent un nouvel obstacle à contourner, avec des fatigues et des risques supplémentaires. Les grues cendrées font de grands détours pour les éviter, risquant de rencontrer d’autres pièges comme les lignes électriques. Par temps de brouillard, elles volent bas et ne les voient pas à temps et peuvent entrer en collision.

Au niveau des politiques d’aménagement, l’incohérence est la plus totale entre les régions :

La Région Champagne Ardenne, dont la limite se trouve juste au-delà de Lasson, a totalement exclu l’implantation d’éoliennes de ce même couloir qui la traverse afin de préserver les migrateurs. (on peut voir les cartes des travaux préparatoires du SCHEMA REGIONAL DU PLAN CLIMAT-AIR ENERGIE sur le site de la DREAL Champagne Ardenne - Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement.)

En conclusion : une aberration sur le plan de la protection de la biodiversité

Le projet d’installer des éoliennes dans la plaine de Lasson à Turny, correspondant au couloir majeur de migrations des grues cendrées et autres nombreux migrateurs, riche en rapaces et chauves-souris, néglige la plus élémentaire précaution.



Nous rappelons que la Grue cendrée bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis 1976. Elle est inscrite à l'annexe I de la directive Oiseaux de l'Union européenne. Il est donc interdit de la détruire, la mutiler, la capturer ou l'enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids et de détruire, altérer ou dégrader son milieu.



Le projet de la zone éolienne industrielle ne respecte pas la Trame verte et bleue

La « trame verte et bleue » (TVB), projet national qui a pour objectif d’enrayer la chute de la biodiversité, est présente sur la zone du projet.
La TVB identifie des zones « réservoirs » potentiels de biodiversité (forêts, zones humides ou rivières par exemple) et s’efforce de rétablir ou de préserver des voies de circulation appelées « corridors » entre ces zones naturelles, pour permettre la vie et la reproduction des espèces sauvages.
On parle de trame verte
pour la végétation (prairies, bois, bosquets, haies, terrains ouverts), et de trame bleue pour l’eau (rus, ruisseaux, plans d’eau, zones humides...) (voir la page sur l'eau)

Les éoliennes prévues à Lasson sont à proximité d’une Znieff 1, maillon du corridor écologique reliant la forêt d’Othe aux zones humides …

Dans le cadre de nos 4 villages on repère sur la zone du projet 3 éléments de la trame, colorés en marron clair et jaune orangé sur la carte :

2 couloirs inter-régionaux primordiaux pour le déplacement des espèces entre les deux régions :

  • l’immense corridor qui relie les différents éléments de la forêt d’Othe sur le plateau (1)

  • la plaine qui longe la Cuesta d’Othe (2)

et un corridor qui descend de la forêt d’Othe vers Villeneuve-au-Chemin et Racines, vers la vallée de l’Armance (3).

Ce corridor, en jaune clair sur la carte, passe, à droite de la limite régionale, par une ZNIEFF 1* en vert foncé, à l’extrémité du massif forestier qui, lui, est classé ZNIEFF 2*, en vert clair, et longe la zone d’implantation des 4 éoliennes de Lasson. * (ZNIEFF: Zone Naturelle d’Intérêt Floristique et Faunistique.)

Ce sont des territoires où ont été identifiés des éléments rares remarquables, protégés ou menacés, de notre patrimoine naturel.

ZNIEFF 1 : comporte les espèces ou les habitats caractéristiques de la région, qualifiés de déterminants.

ZNIEFF 2 : est défini comme un « grand ensemble naturel riche et peu modifié, offrant des potentialités biologiques importantes », comme l’ensemble de La Forêt d’Othe classée ZNIEFF 2.


Quand on sait les nuisances produites par ces immenses machines tournantes, (bruit, vibrations, mouvements, ombres stroboscopiques, flashs lumineux…), on a compris que les oiseaux nicheurs et migrateurs, les animaux qui vivent dans la znieff 1 et ceux qui empruntent les corridors de la trame verte et bleue, loin de bénéficier des conditions paisibles qui leur sont nécessaires, perdraient toute tranquillité et seraient repoussés...

les éoliennes dans cet endroit constitueraient un obstacle et un dérangement majeur pour la faune sauvage.


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